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  • ricardosalvador2

Ca devait arriver.

Depuis que j’ai passé le cap de la soixantaine, je m’astreins à assister au moins à une manifestation culturelle chaque mois. Ceci afin de maintenir mon cortex dans la même forme quasi-olympique que celle affichée par mon corps sculptural.


En novembre, j’avais le choix entre une conférence du professeur Bromborsky sur la renaissance du mouvement proto-structuraliste binaire en Moldavie Inférieure ou alors un apéritif dinatoire dans mon estaminet favori qui réceptionnait une palette de Beaujolais nouveau.

Pour des raisons éthiques et -je l’avoue- un peu chauvines j’ai opté pour cette dernière. J’aurais voulu enchainé tout de suite après sur la conférence mais un ami à moi me l’a fermement déconseillé :

— F-f-faut pas ex-ex-exagérer, a-t-il eu le temps de me dire avant de s’effondrer dignement derrière le comptoir.

Il a raison, l’an dernier j’avais essayé de suivre une conférence juste après le Beaujolais, je me suis réveillé avec une de ce migraines, on ne m’y reprendra pas.

J’ai juste eu le temps de remercier mon ami avant qu’on ne l’évacue sur une civière et que les flics ne déboulent dans le bistrot pour interrompre la bagarre générale.

C’est ça le problème du Beaujolais, on commence en buvant un coup puis on se dispute pour savoir s’il a goût de banane, de cerise ou de framboise et ça finit en baston.

A priori, ils fêtent aussi l’arrivée du Beaujolais Nouveau dans la Bande de Gaza parce qu’il paraît qu’ils se sont encore envoyé des chaises et des tables en travers de la gueule après l’apéro. D’un côté, ils lui trouvaient un gout de grenade et de l’autre un goût de roquette. A priori, ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord et ça a mal fini.

D’ici à ce que les flics déboulent pour les calmer, on risque de se retrouver à Noêl, et là il y aura le camp des ‘foie gras’ contre le camp des ‘homards’ et ils remettront ça.

Je ne suis pas spécialiste de politique internationale mais ça m’étonnerait qu’ils s’embrassent sous le gui à La Saint-Sylvestre et se souhaitent la bonne année.

Le conflit Israelo-Palestinien, avec sa vente de Tanks nouveaux, de lance-missiles nouveaux, de bazookas nouveaux c’est un peu comme le Beaujolais Nouveau, on se dit : l’an prochain, c’est la dernière fois.

Mais tous les ans, on remet ça et tous les ans le monde se réveille avec la gueule de bois et un goût amer dans la bouche.

Les traditions idiotes ont la peau plus dure que tout.

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