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  • ricardosalvador2

Il en rougit le traître!

Les lecteurs assidus de cette rubrique auront sans doute remarqué grâce à leur légendaire sagacité que lorsque je commence à gloser sur les hommes politiques, je me laisse volontiers aller au persiflage, au dénigrement, voire à la médisance, et ceci qu’il s’agisse d’hommes politiques de droite aussi bien que de droite.

Et le tout bien sûr, avec une mauvaise foi qui m’honore.

Mais en écoutant Jeudi, François Bayrou à la télé, je dois avouer que j’ai succombé.

Non pas que son programme m’ait convaincu, comme tout le monde mon esprit s’est mis à vagabonder vers de plus vertes contrées lorsqu’il a abordé le problème du financement auto-régulé par fractionnement successif et j’avoue m’être légèrement assoupi devant ses prévisions budgétaires d’amortissement relatif du PIB. Je m’apprêtais donc à zapper mollement pour ne pas sombrer dans un engourdissement fatal quand le bougre s’est mis à déclamer du Edmond Rostand ! Une tirade de l’Aiglon suivi d’un vers de Cyrano de Bergerac !

Le mal était fait. Je fus conquis.

D’avance, je fais mon Mea Culpa auprès de ceux qui se gaussent de mon analyse politique plus que sommaire et qui ricanent de me voir succomber à de grossières ficelles d'hommes politiques cousues de fil blanc comme celles-là.

Qu’ils me pardonnent, je n’ai jamais su résister à un vers de Rostand. Je fonds littéralement sur Roxane et les frissons parcourent mon échine sur la moindre tirade de Cyrano.

Pour vous convaincre, je vous livre une tirade de l’Acte 1, scène IV  où Cyrano veut empêcher un mauvais acteur, Montfleury, de rejouer une pièce :

- (A la fin, c’en est trop !) Que Montfleury s’en aille

- Ou bien je l’essorille et le désentripaille.

Placer ces deux mots-là dans le même vers, du grand art!

Evidemment, vous pouvez remplacer Montfleury par qui vous voulez, mais c’est quand même plus joli quand ça rime.

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