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  • ricardosalvador2

La lettre d'un Orang-outan à Luc Alphand

Sacré Luc Alphand, ça t’a pas suffit d’emmerder les chamois avec tes skis pendant 20 ans, d’aller casser les noisettes aux écureuils, de faire trembler les marmottes, d’enquiquiner les lagopèdes et de dénicher les busards six jours sur sept.

Faut dire que tu t’en foutais t’as jamais aimé la montagne, tellement que tu l’aimais pas que t’essayais d’en descendre le plus vite possible pour retourner au bistrot.

Tu sais que c’est quand même à cause de gros benêts (et je suis gentil) dans ton genre qui passent leurs vacances à se faire tracter leur gros cul en haut des cimes pour en redescendre aussitôt qu’on a planté des remonte-pentes, qu’on a bâti des espèces de chalets immondes où tu pourrais réchauffer tes petites engelures sur tes petites coucougnettes rabougries, qu’on a planté des poteaux dans la prairie et creusé des autoroutes dans les vallées.

Je suis pas écolo mais je dis que ça fais cher le forfait pour que tu la ramasses ta médaille. Ensuite, ça t’a pas suffit d’aller faire pétarader ta bécane pour ruiner les burnes aux Sénégalais qu’essayaient de faire la sieste tranquille au soleil, d’aller enfumer le phacochère et refiler des infarctus aux gazelles, faire le beau dans le désert sur ton engin rutilant toujours pour te réchauffer tes coucougnettes de plus en plus rabougries. Je ne suis pas allé consulter ta biographie d’emmerdeur universel mais je suppose qu’il doit bien encore y avoir deux ou trois bricoles dans ton dossier où tu peux te vanter d’avoir gonfler le populo pour alimenter ta gloriole.

Bon tout ça à la limite, on s’en fout après tout, le ski en hiver  et le club Med en Afrique en été, ça fait marcher le commerce local. Mais bougre de salopiot intersidéral, triple hydrocéphale de mes deux, concentré de desséché du bulbe, il a fallu aussi que t’ailles dégommer les ours avec ton beau fusil tout neuf, un fusil à lunettes en plus ! comme ça t’as pu le tirer de loin, sans trop t’approcher, sans risquer de te faire arracher ce qu’il te reste de coucougnettes rabougries par un bon coup de griffes bien mérité. En plus t’avais un fusil à répétition, ça a dû te faire du bien, ça t’a titillé les hormones, toi qui n’avais plus qu’une vieille escopette à un coup et encore. Je comprends pas, vous les skieurs, vous avez le biathlon pour vous défouler. Mais tirer sur un carton, c’est pas pareil, ça saigne pas un carton, ça n’élève pas ses petits, un carton, ça ne court pas dans l’herbe un carton, et surtout ça ne pousse pas de délicieux grognement quand ça prend une bastos de 12 dans le buffet.

Je sais, les ours c’est des emmerdeurs, à cause d’eux on peut pas élever les brebis tranquille, on pourrait même se retrouver avec un repas sans fromage. Moi, j’en connais pas d’ours, ici dans mon arbre il n’y a plus que deux ou trois singes hurleurs qui me donnent l’alerte quand un empafé dans ton genre se pointe dans ma forêt, je suis le dernier orang-outan du coin, tous les autres se sont retrouvés empoisonnés à l’huile de palme. Enfin c’est tout comme.

Alors s‘il te prend l’envie de te diversifier mon vieux Luc, s’il te prend l’envie de faire un petit carton sur moi et mes congénères histoire de donner du lustre à ton tableau de chasse infect avec tes copains tueurs d’ours, je voulais te dire qu’on vous attend et qu’on est prévenu et que ça fait longtemps que je me suis pas fait griller un petit plat de coucougnettes flétries, même si je suis plutôt frugivore, même si ce sont avec tes vieilles couilles de vieux sportif décérébré, je me pourlècherai les babines avec plaisir.

Et comme j’ai un vieux pote qui a aussi invité un toréador à diner, on pourra comparer.

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